Parution du Prélude, de William Wordsworth

Je suis très heureux de vous annoncer la parution du Prélude de William Wordsworth, aux éditions Classiques Garnier.

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En ouvrant ce poème autobiographique, en commençant, presque par hasard, à le traduire, j’ignorais que j’allais découvrir l’un des plus profonds et des plus sincères efforts de se connaître que la poésie ait permis. Fruit d’un long travail, ce livre m’apparaît aujourd’hui comme le souvenir d’une riche rencontre avec un immense poète – que j’espère avoir dignement servi.

Voici comment Wordsworth, au livre IV de son poème, décrit l’entreprise qu’il a commencée :

Comme qui, s’étant penché au bord
D’une barque voguant lentement sur le sein
D’une eau tranquille, trouve du réconfort
Dans tout ce que découvre son œil
Sous lui, dans les dernières profondeurs,
Et a tant de belles visions : algues, poissons, fleurs,
Grottes, galets, racines, et en imagine plus encore,
Et, souvent troublé, ne sait plus distinguer
L’ombre de la chose même, les pierres et le ciel,
Les montagnes et les nuages, de ce qui est en fait
L’endroit même et les choses qui y séjournent
En leur véritable demeure ; alors le frappe l’éclat
De son propre reflet, puis un rayon de soleil,
Et des impulsions envoyées d’il ne sait où,
Obstacles qui rendent sa tâche plus douce ;
Tel est l’agréable labeur que nous avons longuement poursuivi,
En nous penchant sur la surface du temps passé
Avec un succès comparable.

IV, 247-264